Avec notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota
Les critiques pleuvent sur Ankara depuis la vague d'arrestations dans le pays qui a suivi le putsch raté du 15 juillet et qui touche aussi bien l'armée que les journalistes. Certains dirigeants européens appellent désormais à la fin des négociations sur l'adhésion de la Turquie a l'Union européenne (UE).
Mais pour le président de la Commission européenne, rompre les négociations constituerait une grave erreur de politique étrangère. « La Turquie dans son état actuel ne peut pas devenir membre de l'Union européenne », ajoute le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Ces discussions « ne sont plus qu'une fiction », a estimé pour sa part le chancelier autrichien, le social-démocrate Christian Kern.
Soutien européen au putsch
Ces propos n'ont évidemment pas plu à Ankara. Le gouvernement turc menace régulièrement de mettre fin à l'accord sur les migrants de mars dernier qui a ralenti le flot de réfugiés entrant en Europe.
Le secrétaire général du Conseil de l'Europe, l'organe chargé des droits de l'homme, s'est rendu en Turquie le 3 août, où il a publiquement soutenu la politique menée par le président Erdogan après le putsch. « ll y a eu trop peu de compréhension de la part de l'Europe », selon le Norvégien Thorbjorn Jagland. Il s'agit du premier responsable européen à apporter son soutien à la Turquie dans la vaste purge en cours.