Croatie: les députés votent la dissolution du Parlement

Les députés croates ont voté lundi 20 juin la dissolution du Parlement, après avoir renversé la semaine passée la coalition gouvernementale au pouvoir depuis cinq mois. Cette dissolution ouvre la voie à des élections anticipées qui devront se tenir avant mi-septembre.

A peine six mois après la constitution d'un nouveau gouvernement, la Croatie retombe dans l'instabilité politique. Après la motion de défiance adoptée la semaine dernière contre le Premier ministre nationaliste Tihomir Orešković, c'est désormais officiel, la droite au pouvoir et les sociaux-démocrates n'ont pas réussi à former de coalition. L'Assemblée nationale va donc être dissoute à partir du 15 juillet, et de nouvelles élections législatives devront avoir lieu avant mi-septembre.

Sans grande surprise, la dérive droitière, sur fond d’exaltation des valeurs traditionnelles, aura eu raison du gouvernement nationaliste croate et de son Premier ministre, Tihomir Orešković, fraîchement élu en janvier dernier. Il y a quelques semaines, plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestaient dans les rues de Zagreb contre une réforme de l'éducation, mais les motifs de mécontentements sont en réalité bien plus nombreux.

Depuis des mois, l'opposition et la société civile accusent le gouvernement de vouloir contrôler les médias, de relativiser les crimes commis par le régime pro-nazi pendant la Seconde Guerre mondiale, ou encore de remettre en cause des acquis sociaux tels que le droit des femmes à l’avortement.

Mais ce qui a fait déborder le vase, ce sont les soupçons de conflits d'intérêts révélés par la presse la semaine dernière qui touchent de près le vice-Premier ministre nationaliste Tomislav Karamarko.

Des élections législatives anticipées devraient avoir lieu avant fin septembre. Mais rien ne dit qu'une majorité claire se dessinera. Et ce alors que la Croatie a du mal à se sortir de sept ans de récession et qu'elle affiche un taux de chômage record de 15%.

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