Royaume-Uni: à J-4 du référendum, Cameron peine à se faire entendre

Le Premier ministre David Cameron était ce dimanche soir en direct sur la BBC pour répondre aux questions du public. Chef de file du camp anti-Brexit, il a répété qu’une sortie de l’UE serait un « choix existentiel et irréversible, aux conséquences économiques importantes ».

Avec notre correspondante à LondresMarina Daras

David Cameron a profité de ce dernier moment face aux Britanniques pour leur rappeler les points essentiels de sa campagne contre le Brexit. L’aspect économique bien sûr, mais aussi l’immigration, sujet phare ces derniers mois.

Il a rappelé qu’en cas de Brexit, il serait beaucoup plus difficile de maîtriser l’immigration et il y aurait moins de croissance, moins d'emplois, et un grand trou dans les finances publiques.

« Si l’on vote pour sortir de l’UE, nous serons dans l’incertitude pendant près d’une décennie. Deux ans pour se désolidariser de l’UE, puis encore sept ans pour renégocier un traité économique et cela veut dire plus d’une décennie à ne pas savoir dans quelle direction le pays se dirige », estime David Cameron.

Il a admis que le débat avait été passionné, mais qu’il avait parfois été entaché par la violence des discours, et a pointé du doigt les arguments mensongers du camp adverse.

« Les gens reçoivent dans leur boîtes aux lettres des prospectus qui disent que la Turquie va rejoindre l’UE, ce qui est faux, qu’il y aura une armée européenne et que la Grande-Bretagne y participera, ce qui est faux, et que nous donnons 350 millions de livres chaque semaine a l’UE, ce qui est faux. Maintenant, si vous voulez voter pour sortir de l’UE, votez pour le Brexit, mais que ce ne soit pas sur la base de ces trois arguments qui sont complètement faux », a-t-il martelé.

Une décision « irréversible »

« Certaines questions sont tellement importantes qu'il faut qu'elles soient adressées par le peuple, non pas par les politiciens. Et en toute honnêteté, ce débat sur l'Europe dure depuis 25 ans, et il y a eu pas mal de changements depuis notre dernier vote. On ne devrait pas avoir peur, dans une démocratie, de laisser certaines décisions au peuple. Et j'accepterai cette décision, quelle qu'elle soit. Mais je dirai une chose ce soir, c'est que cette décision sera irréversible. Si on vote pour le Brexit, je pense qu'il n'y a aucune possibilité de revenir dans l'UE après. Si on veut rejoindre l'UE plus tard, il faudra accepter l'Euro, il faudra accepter Schengen, il faudra oublier le rabais spécial dont on profite en ce moment. Donc, je ne vois aucune perspective de refaire partie de l'UE un jour une fois que l'on aura claqué la porte. C'est une décision finale », a encore argumenté le Premier ministre David Cameron.

David Cameron a donc tenté le tout pour le tout, mais à seulement quatre jours du référendum, il a tout de même eu du mal à faire entendre ses arguments face à des Britanniques plutôt sceptiques.

 

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