François Hollande face au spectre du Brexit

Si la campagne référendaire sur une sortie ou un maintien du Royaume-Uni agite les consciences outre-Manche et a même viré à la tragédie il y a quelques jours, le spectre d'une sortie des Britanniques de l'UE sème l'effroi dans les autres pays membres. En France, tout en se tenant à distances des débats, François Hollande tente de faire valoir les intérêts d'une Europe soudée.

Emmanuel Macron juge que l'Union européenne devra être ferme à l'égard du Royaume-Uni s'il choisit d'en sortir et affirme que la France sera intraitable fin juin au sommet qui suivra le référendum britannique. « On est dedans ou dehors (...) Le Conseil européen devra lancer un ultimatum aux Britanniques sur leurs intentions et le président de la République (française) sera très clair à cet égard », a expliqué le ministre français de l'Economie, dans un entretien au journal Le Monde publié samedi. Emmanuel Macron s'est exprimé nettement, mais pas le président.

Pour le chef de l'Etat, pas question d'intervenir dans la campagne britannique bien sûr. Mais la question européenne est pour François Hollande depuis longtemps un véritable casse-tête.

Il sait les eurosceptiques en embuscade. En particulier son probable rival à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon qui fait désormais jeu égal avec lui dans les sondages, et Marine Le Pen, promise par les enquêtes d'opinion au second tour de la présidentielle. Ces deux-là rêvent d'un Brexit, ce qui pensent-ils alimenteraient leur dynamique électorale. Une sortie de la Grande-Bretagne serait, disait François Hollande en février, le début d'une « dislocation molle de l'Union européenne ».

Hollande, affaibli, tente de dynamiser l'Europe

Il serait aussi un nouvel échec aussi sur son bilan européen. Crise de l'euro, crise grecque, crise ukrainienne, puis crise des migrants depuis le début de son mandat : l'Europe se divise et le couple franco-allemand souvent s'affronte, que la Grande-Bretagne parte ou reste.

François Hollande souhaite pourtant reprendre l'initiative. Resserrer l'Europe autour d'un noyau dur avec un Parlement de la zone euro, des projets en matière de défense notamment. Difficile quand les partenaires potentiels restent très discrets et surtout quand cette initiative est portée par un président en fin de mandat et très affaibli.

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