Avec notre correspondant à Vienne, Nathanaël Vittrant
Devant l'ancien palais impérial de la Hofburg, devenu la résidence du président de la République, ils sont environ 250 à manifester. Entre deux discours, l'ambiance est musicale, à défaut d'être vraiment festive.
« Je suis ici parce que je ne trouve pas normal qu'un candidat issu de l'extrême droite puisse se présenter à l'élection présidentielle, en particulier quand on connaît l'histoire de l'Autriche », scande Rosalie, une étudiante de 22 ans, pancarte « pas de nazi dans la Hofburg » à la main.
→ A (RE)LIRE : Un président d’extrême droite en Autriche ?
A 83 ans, Margareta connaît bien l'histoire tourmentée de la petite république puisqu’elle avait cinq ans lorsqueHitler a annexé l'Autriche. « Je ne veux pas voir un nazi élu à la présidence de la République », s’exclame la vieille dame. Et lorsqu’on lui fait remarquer que peu de personnes se sont déplacées pour cette manifestation, la réponse de Margareta est toute trouvée : « Les gens ne prennent pas le problème assez au sérieux. Ils ne sont pas assez déterminés à faire échouer Hofer. »
Sur la scène, une chanteuse accompagnée à l'accordéon martèle : « Attention l'Europe ! » Dans les gradins, Herbert pourrait reprendre le slogan à son compte. « On sait aussi quelle est la situation en France avec le Front national, c'est la même chose dans toute l'Europe, il y a de plus en plus de gouvernements très à droite, et c'est important de faire entendre notre opposition », déclare le vieux communiste.