Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet
Parmi les noms des personnes soupçonnées de radicalisation figuraient à la fois Salah Abdeslam et son frère Brahim, celui qui s’est fait exploser boulevard Voltaire lors des attentats du 13 novembre.
Il y a un an, dans le cadre d’une enquête relative à un trafic de drogue, un procès-verbal signé par un commissaire de police bruxellois signale à la cellule antiterroriste que Brahim se serait peut-être rendu en Syrie.
Les deux frères sont auditionnés mais pas inculpés. Leur dossier est classé « rouge », code des dossiers urgents mais auquel il n’est pas donné suite en l’absence de nouvel élément concret, et aussi parce que d’autres priorités s’imposent entre temps. En l’occurrence le démantèlement de la cellule terroriste de Verviers, une semaine après Charlie Hebdo, qui occupait à plein temps les policiers de l’antiterrorisme belge.
De la même manière, le parquet fédéral avait demandé une analyse de leurs courriels et de leurs télécommunications, ce qui n’a pu être fait par manque de personnel. Le dossier est donc classé sans suite en juillet, quatre mois avant les attentats de Paris, une décision sévèrement critiquée par le « comité P », surnom de la police des polices.