Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
A court terme, quitter l'UE entraînerait un « choc économique violent » et, à plus longue échéance, en sortir amputerait chaque foyer britannique d'environ 5 400 euros de revenus par an.
Telles sont les conclusions des experts du Trésor qui ont étudié plusieurs pistes possibles de renégociation, parmi lesquelles George Osborne a distingué le scénario à la « canadienne », dans lequel son pays négocierait un accord de libre-échange similaire à celui liant le Canada au bloc européen.
Dans ce scénario le Produit intérieur brut (PIB) du pays serait d'ici à 2030 inférieur de 6%. Pour le ministre de l'Economie, farouche partisan du maintien britannique au sein des 28, la conclusion est claire : « pour l'économie britannique et les familles, quitter l'UE équivaudrait à s'automutiler ».
Mais cette étude s'est aussitôt attiré les foudres des partisans d'un Brexit qui qualifient ces chiffres d'absurdes. En réalité les eurosceptiques sont furieux, car ils savent que l'argument économique va être décisif dans ce référendum.
Il y a quelques semaines, un sondage a montré que la perspective de perdre ne serait-ce que 30 euros de revenus par an pouvait faire basculer les électeurs dans l'un ou l'autre camp. Cette bataille de chiffres risque donc de se poursuivre avec férocité jusqu'au référendum.
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