Avec notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota
Avec sa longue barbe noire, son embonpoint, ses cheveux longs clairsemés, Khalid Zerkani n'a pas le physique de l'emploi, celui du « plus grand recruteur que la Belgique ait connu ». Le prédicateur bruxellois n'était pas présent à l'audience ce jeudi, par manque de personnel de sécurité. Celui-ci était mobilisé pour encadrer la venue d'autres suspects au tribunal, liés cette fois aux attentats de Bruxelles.
Khalid Zerkani a été reconnu coupable d'avoir envoyé à une mort certaine des dizaines de jeunes en Syrie, en se « faisant passer pour un maître à penser », selon l'un des magistrats de la Cour.
C'est à Molenbeek entre 2012 et 2014 que l'homme a conduit ces jeunes sur un chemin « pavé de mensonges et de fantasmes », dit le magistrat, créant « une véritable cellule d'embrigadement et une filière d'acheminement vers la Syrie ».
Dans l'entourage de Khalid Zerkani, on peut citer Reda Kriket, arrêté le 24 mars dernier à Boulogne-Billancourt et suspecté de préparer un attentat, mais aussi les suspects des attentats de Paris du 13 novembre : Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attaques, Chakib Akrouh ou encore le Belgo-Marocain Jalal Attar, arrêté dans le cadre de cette même enquête.
La Cour a aussi prononcé des peines exemplaires envers les autres prévenus, et notamment Fatima Aberkan. Cette femme de 56 ans a écopé de 15 ans de prison ferme également, contre huit en première instance. « Elle a le jihad dans la peau », avait déclaré le procureur la concernant. Comparaissant libre, elle a été immédiatement arrêtée à l'issue de l'audience.