Jeudi dernier, les enquêteurs ont arrêté Reda Kriket à Boulogne-Billancourt, à l'ouest de Paris, et ont mené parallèlement une perquisition dans un appartement d'Argenteuil, au cours de laquelle ils ont découvert des armes et des explosifs.
« A ce stade des investigations, si aucune cible précise projetée n'a pu être identifiée, tout laisse néanmoins à penser que la découverte de cette cache a permis d'éviter la commission d'actions d'une extrême violence », a déclaré le procureur de la République François Molins lors d'une conférence de presse ce 30 mars.
Il en veut pour preuve « les armes, les engins explosifs, pour certains déjà prêts à l'emploi, les téléphones neufs (...) ainsi que les passeports volés » retrouvés dans « l'appartement conspiratif » d'Argenteuil.
Dans le détail, les policiers ont retrouvé entre autres du matériel et des produits servant à fabriquer des explosifs, de petites quantités d'explosif de type TATP prêt à l'emploi, cinq passeports français volés, cinq fusils d'assaut, un pistolet mitrailleur et sept armes de poing.
« Allers-retours entre la France, la Belgique et les Pays-Bas »
Il s'agit là d'« un arsenal qui, de par la nature et la quantité des objets découverts, constituait à l'évidence les préparatifs d'une action terroriste imminente », a encore dit le procureur.
Selon François Molins, Reda Kriket, 34 ans, s'est défendu lors des interrogatoires menés ces derniers jours d'être un « terroriste ». A l'issue de six jours de garde à vue, une durée exceptionnelle, il a notamment été mis en examen pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle, c'est-à-dire en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteinte aux personnes », « acquisition, détention et cession d'armes de catégories A et B en bande organisée », « fabrication en bande organisée d'engins explosifs ou incendiaires », « détention et transports de substances et produits incendiaires ou explosifs en vue de la préparation d'atteinte aux personnes par substance explosive », « toute infraction en relation avec une entreprise terroriste », a détaillé le procureur.
Reda Kriket et Anis Bahri, ce dernier interpellé dimanche aux Pays-Bas dans cette enquête à la demande des autorités françaises, sont « soupçonnés » de s'être rendus en Syrie entre « fin 2014 et début 2015 », a-t-il ajouté. Depuis leur retour, ils étaient suspectés « de faire des allers-retours entre la France, la Belgique et les Pays-Bas ».