Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Au port du Pirée, les réfugiés logent toujours dans ces tentes multicolores que l'on voit partout. Au quotidien, ils parlent peu de l'accord entre l'Union européenne et la Turquie. Beaucoup ne semblent pas réaliser ses effets. « La solution, c'est qu'en Syrie Assad parte, et tout le monde rentrera. Ça, c'est mieux », confie un Syrien d'une cinquantaine d'années. Pour lui, bloquer les réfugiés en Turquie n'est pas une solution.
C'est ce que pense aussi son voisin, dans une tente juste à côté de la sienne. Cet enseignant d'anglais n'est pas étonné quand on lui dit que le nombre de réfugiés qui arrivent en Grèce a diminué depuis la mise en place de l'accord. Par le bouche-à-oreille, il a entendu que les passeurs font désormais d'autres propositions aux migrants « parce qu'ils essayent de trouver de nouvelles routes. Désormais, les annonces sont pour des voyages en bateau, ils font 300 mètres de long et vont vers l'Italie. La route change », explique-t-il.
Parmi les réfugiés du Pirée, le sujet de conversation principal, c'est la frontière au nord de la Grèce. Les rumeurs de réouvertures sont nombreuses. Dans le camp à la frontière, le gouvernement a annoncé qu'il allait envoyer des interprètes pour diffuser des informations fiables.