Assange: Suède et Royaume-Uni doivent «appliquer le verdict» de l'ONU

Julian Assange vit dans les locaux de l'ambassade équatorienne à Londres depuis 4 ans. Le fondateur du site internet WikiLeaks s'y est réfugié pour échapper à un mandat d'arrêt international. Un comité d'experts de l'ONU considère cette détention comme illégale et demande à la Suède et au Royaume-Uni de l'indemniser. Julian Assange, au cours d'une conférence de presse, évoque une « victoire significative ».

Pour les défenseurs de Julian Assange, explique notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix, l’avis rendu par le groupe de travail de l’ONU est un « acte d’accusation retentissant contre la Suède et le Royaume-Uni » et prouve à quel point l’Australien est la victime de multiples erreurs judiciaires. De son côté, le fondateur de Wikileaks s’est exprimé brièvement ce vendredi 5 février à la mi-journée lors d’une vidéo-conférence depuis l’ambassade d’Equateur. En costume-cravate et portant barbe et cheveux courts, Il a parlé de « victoire significative » et a estimé que l’avis de l’ONU était contraignant car il s’appuie sur le droit international auquel doivent se conformer Londres et Stockholm.

Julian Assange a par ailleurs jugé « insultants » les propos du ministre des Affaires étrangères britanniques. Philip Hammond avait un peu plus tôt traité de « ridicules » les conclusions du panel de l’ONU et les avait catégoriquement rejetées. Julian Assange a conclu que la balle était désormais dans le camp du Royaume Uni et de la Suède. Les deux pays ont selon lui épuisé leurs arguments et n’ont pas la possibilité de faire appel, ils doivent, a encore martelé l’Australien, respecter les conclusions du groupe de l’ONU au risque d’affaiblir l’importance des institutions onusiennes.

Une réaction exaspérée du Foreign Office

Néanmoins il semble assez clair au vu de la réaction exaspérée du Foreign Office que Londres n’a pour l’instant aucunement l’intention de céder. « Julian Assange n'a jamais été détenu arbitrairement par le Royaume-Uni », a insisté le porte-parole du gouvernement, affirmant que « l'opinion du groupe de travail de l'ONU ignore les faits et les protections largement reconnues du système judiciaire britannique ». Même son de cloche du côté de la Suède qui « n'est pas d'accord » avec l'avis de l'ONU.

Cet avis de l'ONU, rendu ce vendredi matin, a déclenché rapidement des réactions de la part des pays concernés par la situation du fondateur de WikiLeaks, retranché depuis trois ans et demi dans l'ambassade d'Equateur à Londres et qui revendique sa liberté de mouvement. Les justices britannique et suédoise restent donc déterminées à le poursuivre et insistent sur le fait qu'Assange est entré de son plein gré à l'ambassade équatorienne à Londres.

L'Australien de 44 ans a réaffirmé son intention de demander la restitution de son passeport. Poursuivi pour viols en Suède, Assange a toujours nié les faits et a toujours dit être la victime d'une chasse aux sorcières dirigée par les Etats-Unis après la divulgation de centaines de milliers de documents militaires et diplomatiques américains confidentiels sur le site WikiLeaks.

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