La première chose que devrait demander Julian Assange, c’est la restitution de son passeport. Nos confrères de la BBC à l’origine de l’information ne prennent même pas la précaution d’un conditionnel. D'après ce que nous avons « compris » écrivent-ils, « le comité de l’ONU a jugé que Julian Assange avait été détenu de manière arbitraire ». Autrement dit, et si cette information se confirme, le fondateur de WikiLeaks a remporté son pari.
Fatigué de son refuge-prison doré, Assange s’est lancé dans un quitte ou double en septembre 2014 avec une plainte contre la Suède et la Grande-Bretagne auprès d’un groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire. « Si l’ONU annonce que j’ai perdu mon affaire contre le Royaume-Uni et la Suède, a récemment déclaré l’Australien, je sortirai de l’ambassade vendredi à midi pour être arrêté par la police britannique. Si je l’emporte et s’il est reconnu que les parties étatiques ont agi illégalement, j’attends la restitution immédiate de mon passeport et la fin de toute nouvelle tentative de m’arrêter ».
Depuis juin 2012, le cyber militant vit cloîtré à la représentation diplomatique équatorienne à Londres, une ambassade qu’il décrit comme « sombre » et « sans jardin ». Impossible de mettre un pied dehors sans risquer d’être extradé vers la Suède où il est poursuivi pour deux affaires. L’accusation d’agression sexuelle est tombée sous le coup de la prescription cinq ans après les faits, en revanche, la prescription dans l’affaire de viol n’interviendra qu’en 2020.
Mais c’est surtout une extradition vers les Etats-Unis que redoute le cyber militant. Depuis la publication en 2010 de 500 000 documents classés secret-défense sur l’armée américaine en Irak et en Afghanistan, et de 250 000 communications diplomatiques, Julian Assange est la bête noire du Pentagone.
Washington aurait entamé une large enquête à son sujet pouvant le mener devant un tribunal. Assange lui se morfond dans son ambassade. Les diplomates de Quito auraient élaboré plusieurs plans pour le faire sortir, « déguisé » par les toits du bâtiment ou même dans une valise diplomatique ! Finalement, ses avocats ont préféré lancer une requête auprès d’un groupe de travail de l’ONU.