Avec notre correspondante à Palerme, Cécile Debarge
Le premier objectif des centres de triage et d'identification est de distinguer dès leur arrivée les réfugiés : les Erythréens, les Syriens et les Irakiens, et tous les autres, considérés comme des migrants économiques et qui doivent quitter le territoire sous sept jours.
Une distinction artificielle, dénonce Mariarosa Rago de l'association d'aide aux migrants Palerme sans frontières. « Très souvent, ces expulsions ne se font pas du tout vers des pays où l'on devrait renvoyer les gens, ce sont des pays où les migrants vivent des situations de guerre civile, de terrorisme, d'assassinats et d'homicides qui ne sont jamais condamnés, et que les migrants fuient par désespoir absolu », fait-elle valoir.
Les réfugiés, eux, sont contraints de donner leurs empreintes digitales afin de les intégrer au dispositif de réinstallation qui prévoit leur répartition dans toute l'Union européenne. Or, ils savent déjà bien souvent dans quel pays ils veulent aller. « Ils ne veulent pas être réinstallés dans un pays que quelqu'un d'autre a choisi pour eux, car bien souvent, ils ont déjà de la famille ou des amis qui les attendant dans un pays bien précis. Et c'est pour cette raison que beaucoup d'entre eux refusent de donner leurs empreintes digitales », explique encore Mariarosa Rago.
En Italie, trois des six « hotspots » prévus sont déjà actifs. Le dernier en date, celui de Pozzallo, en Sicile, a été inauguré mercredi.