Au moins 34 personnes, essentiellement des femmes et des enfants, sont mortes ce vendredi dans l'un des naufrages au large de l’îlot grec de Kalymnos. De nationalités syrienne, irakienne et afghane pour la plupart, elles étaient parties dans la nuit de la région de Bodrum, en Turquie, à bord d’un voilier en bois. Le bilan pourrait s’alourdir : les 26 rescapés ont fait état de disparus, dont le nombre reste encore indéterminé.
Six enfants et une femme ont trouvé la mort dans un autre naufrage survenu dans les eaux grecques, tandis que les corps de trois enfants ont été repêchés par les garde-côtes turcs après un troisième naufrage au large de Didim.
800 personnes noyées en mer Egée en 2015
Selon l’Organisation internationale pour les migrations, près de 800 personnes sont mortes noyées en mer Egée en 2015. Alors qu'en 2014, cela représentait 1 % des décès de migrants en mer Méditerranée, le pourcentage est monté à 20 % l’année dernière. Un chiffre dû au fait que la majorité des migrants choisissent désormais de passer par la Grèce.
Ils arrivent dans des petits zodiacs surchargés, assis au ras de l'eau, équipés bien souvent de gilets de sauvetage contrefaits achetés dans des boutiques en Turquie. Les enfants sont nombreux. Ils représentent une personne sur trois depuis janvier.
Alors que certains politiciens allemands demandent à la Grèce de mieux sécuriser les frontières, le ministre grec adjoint à l'Immigration a mis ses partenaires en garde, rapporte notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard. Dans une interview au journal allemand Die Zeit, Giannis Mouzalas a rappelé que la Grèce défend les frontières de l'espace Schengen, mais qu'elle a un devoir d'assistance aux bateaux en danger en mer.
Ce week-end, des manifestations sont prévues le long de l'Evros à la frontière turque, à Lampedusa en Italie, à Calais en France et à Istanbul en Turquie. Ils demandent l'ouverture des frontières terrestres pour éviter les naufrages.