Russie: une économie en crise à l'ouverture d'une année électorale

La Bourse de Moscou et le rouble ont encore plongé ce vendredi. Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, qui présidait une réunion du gouvernement, a estimé que la situation économique posait désormais des risques sérieux sur le budget. Des propos qui interviennent alors que vient de se terminer le forum économique Gaïdar, au cours duquel tous les experts ont souligné que la Russie était loin d’être sortie de la crise. Une situation qui inquiète particulièrement Moscou car le pays est en année électorale, avec le renouvellement du Parlement en septembre prochain.

Avec notre correspondante à Moscou,  Muriel Pomponne

Alors qu’en décembre Vladimir Poutine déclarait que la Russie avait passé le pic de la crise, tous les intervenants lors du forum Gaïdar ont contredit cet optimisme. « Nous devons prendre des mesures pour adapter notre budget à la nouvelle réalité, sinon il se passera la même chose qu’en 1998 », a ainsi averti le ministre des Finances, rappelant qu'à l’époque la Russie avait fait défaut sur sa dette.

Les Russes sont donc prévenus ; ils vont devoir se serrer la ceinture. Un coup dur pour le gouvernement en pleine année électorale, que n’a pas manqué de souligner le Premier ministre Dimitri Medvedev : « Cette année, nous avons les élections à la Douma d’Etat, et sur fond de difficultés économiques, certains seront tentés de recourir au populisme. Il est facile de promettre un avenir radieux, mais les promesses, il faut les réaliser. Et seules les forces politiques mûres sont capables de répondre aux demandes de la population et de les faire coïncider avec les capacités de l’Etat. Seule cette politique rationnelle et responsable est légitime. »

Le ministère de l’Economie qui tablait sur une croissance de 0,7% en 2016 annonce maintenant une baisse du PIB de 0.8%. D’après un institut proche du pouvoir, le nombre de familles pauvres a doublé en 2015 passant de 22 à 39%, dont 14% ont des revenus inférieurs au minimum vital. Une tendance qui va s'aggraver en 2016.

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