Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
A deux ans des prochaines élections, les sociaux-démocrates au pouvoir aux côtés d'Angela Merkel végètent toujours à 25% dans les sondages. Le parti a beau se présenter comme la force motrice de la grande coalition, il ne parvient pas à convaincre.
Cet automne, le président du SPD et vice-chancelier Sigmar Gabriel a annoncé qu'il serait candidat à la chancellerie en 2017 contre l'indéboulonnable Angela Merkel. La CDU devance le SPD dans les sondages de quinze points. Et les militants sociaux-démocrates viennent de sanctionner sévèrement leur leader réélu avec seulement 74% des voix soit dix points de moins qu'il y a deux ans. L'aile gauche du parti ne ménage pas ses critiques contre la politique jugée trop centriste de Sigmar Gabriel qu'il s'agisse de la politique économique, sécuritaire ou sur la nécessité de réduire le nombre de réfugiés.
L'intéressé a reconnu qu'il avait été « sanctionné ». « Voici comment on peut interpréter un tel résultat. Dans les journaux, on va dire que Gabriel a été sanctionné, et c'est le cas. Et les gens vont se demander si l'on peut mener à la victoire un parti qui est si peu sûr de son président », a-t-il déclaré face aux délégués du parti. Tout en affirmant à ses détracteurs que les trois quarts des délégués le soutiennent et que sa politique serait appliquée.
Après ce démontage, une émission satirique commente : « Gabriel veut défier Angela Merkel. Pourquoi pas ? Après tout, on a déjà vu des Jamaïcains participer à une compétition de bobsleigh ».