Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
La première préfère garder le silence pour analyser la situation. Et lorsqu'elle prend la parole, elle reste sur les dossiers les plus sensibles d'une prudence et d'un flou à toute épreuve. Le second est un impulsif qui parle parfois plus vite qu'il ne pense, quitte ensuite à faire du rétropédalage.
Dimanche soir, après avoir lui-même conseillé vendredi à ses troupes de ne pas réagir à chaud, Sigmar Gabriel n'a pas pu se retenir et a dit tout le mal qu'il pensait du gouvernement grec : « Tsipras a rompu tous les ponts ; une nouvelle négociation est difficilement imaginable. »
Lundi 6 juillet, le vice-chancelier a calmé le jeu, en affirmant qu'il ne fallait pas abandonner les Grecs dans une situation difficile. Si le ministre de l'Economie et président du SPD force le trait et cultive son naturel truculent à l'emporte-pièce, c'est d'abord parce qu'Angela Merkel lui fait de l'ombre dans la crise grecque. Pour être repris dans les médias, il faut forcer le trait.
Mais cet animal politique sait aussi ce que ses électeurs pensent, notamment les plus modestes d'entre eux, très remontés contre Athènes et la perspective de nouvelles aides. Et tant pis si l'aile gauche du parti et les partisans d'un discours plus diplomatique n'apprécient pas les sorties tonitruantes de leur chef.