Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
En se rendant en Turquie, l'objectif d'Angela Merkel était de tenter de convaincre les dirigeants de la nécessité du plan d'action conclu lors du sommet européen il y a trois jours. Mais difficile de retenir de la conférence de presse organisée à l’issue de la rencontre entre la chancelière et le Premier ministre Ahmet Davutoglu autre chose que la promesse d'une accélération des efforts d'intégration de la Turquie à l'Union européenne, contre bien peu d'engagements concrets dans la lutte contre le flot de migrants cherchant à rejoindre l'Europe.
Les discussions se poursuivront, a résumé le Premier ministre turc. Le montant de l'aide financière à la Turquie pour l'accueil de réfugiés passe au second plan. « L'important est d'avoir une vision commune et de travailler ensemble pour lutter contre le transit des migrants et le trafic d'êtres humains », a-t-il dit.
Le chiffre de 3 milliards d'euros pour héberger les réfugiés en Turquie n'a été ni confirmé ni démenti. Angela Merkel a cependant souligné la nécessité de participer au coût endossé par la Turquie pour cet accueil – quelque 7 milliards d'euros jusque-là, selon Ankara – sans ponctionner les fonds structurels alloués à la Turquie et qui demeurent en partie impayés.
En revanche, l'accord de réadmission par la Turquie des migrants venant de son territoire pourrait être accéléré et finalisé, a souhaité M. Davutoglu, dès juillet 2016. Cela se ferait en contrepartie d'un accord de libre circulation des citoyens turcs dans la zone Schengen. Mme Merkel a confirmé qu'elle était favorable à l'ouverture d'un nouveau chapitre des négociations d'adhésion, pour relancer l'intégration de la Turquie à l'Union. Un seul chapitre sur les cinq qu'Ankara souhaitait activer.