Portugal: la gauche unie fait chuter le gouvernement de droite

Le gouvernement de Pedro Passos Coelho sorti des urnes le 4 octobre dernier n’aura vécu que onze jours. Les socialistes, avec le soutien des communistes et de l’extrême gauche, ont fait tomber l'équipe de droite favorable à l'austérité.

Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy

Le gouvernement de Pedro Passos Coelho est bel et bien tombé. La motion de censure déposée au Parlement par les députés socialistes a été approuvée par 123 voix. Il en fallait 116 pour la majorité absolue.

Antonio Costa, le leader socialiste, a tenu son pari de réunir autour de son projet de gouvernement les communistes et l’extrême gauche. C’est la première fois que socialistes et gauche radicale s’allient de cette manière. Une alliance inédite scellée par des accords parallèles, PS/ PC et PS/Bloc de gauche, le parti d’extrême gauche.

Ce moment historique était attendu par certains depuis 41 ans et l’arrivée de la démocratie avec la Révolution des œillets en avril 1974. Les manifestants rassemblés devant le Parlement au moment du vote de la motion de censure ont hurlé leur joie.

« Tourner la page de l'austérité »

Un peu plus tôt, le Premier ministre Pedro Passos Coelho, qui doit encore présenter sa démission au président de la République, avait qualifié d’illégitime l’union de la gauche et déclaré qu’avec les socialistes le pays courait à sa ruine.

Pour Antonio Costa, probable futur Premier ministre, un tabou est tombé. La gauche radicale saura faire le nécessaire pour mener à bien une législature de quatre ans. Les socialistes ont aussi réaffirmé leur appartenance à l’Europe et rassuré leurs partenaires. « Il est possible de tourner la page de l'austérité dans le cadre de la zone euro », a-t-il assuré. Les Portugais, laminés par quatre ans de crise et d’austérité, espèrent très vite une amélioration de leur quotidien.

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