Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
Pas de triomphalisme du côté de la coalition de droite. Pas de déclaration tonitruante, ni mise en perspective. La reconduction au pouvoir du Premier ministre sortant Pedro Passos Coelho est tout à fait dans la logique des choses.
Le chef de l’Etat Cavaco Silva a, dit-il, choisi le leader du parti le plus voté aux législatives du 4 octobre dernier pour former le gouvernement. Il a aussi déclaré qu’il ne pouvait laisser le pays entre les mains de partis politiques qui prônent une sortie de l’euro, et une sortie de l'Alliance atlantique. C'est-à-dire qu’il n’était pas possible d’envisager de confier le pouvoir à une union de la gauche majoritaire à l’Assemblée entre Parti communiste, Parti socialiste et extrême gauche.
Le chef de l’Etat a d’ailleurs, en même temps qu’il l’a nommé, condamné le Premier ministre à sa chute. Le Parti communiste a en effet annoncé qu’il déposerait une motion de censure contre un gouvernement de droite. Cette motion a toutes les chances de l’emporter au Parlement qui siégera pour la première fois ce vendredi 23 octobre.
Ainsi le gouvernement pourrait ne tenir que deux semaines. Le président portugais a préféré l’instabilité pour faire barrage à une gauche qu’il exècre et opté pour une sorte de gouvernement de gestion qui enfonce encore un peu plus le Portugal dans l’incertitude, et la crainte d’une nouvelle vague d’austérité.