Portugal: la gauche s'allie pour faire chuter le gouvernement

Au Portugal, socialistes, communistes et extrême gauche s’allient pour faire tomber le gouvernement de droite, dont le programme est examiné à partir de lundi. Cette union de la gauche, inédite en 40 ans de démocratie portugaise, est qualifiée d'historique.

Avec notre correspondante à LisbonneMarie-Line Darcy

Le socialiste Antonio Costa attendait un soutien inconditionnel à son projet d’union de la gauche. Il a obtenu un feu vert unanime du Comité central, organe suprême du Parti communiste, pour quatre ans de législature. Une unanimité qui fait l’histoire.

Personne en effet n’aurait pu penser un seul instant il y a un mois, au soir des législatives du 4 octobre, que Jeronimo de Sousa, le leader charismatique du PC portugais, allait prononcer les mots qui ouvrent la voie à un gouvernement de la gauche. Car s’ils sont majoritaires en nombre de sièges au Parlement, les 3 partis, le PS, le PCP associé aux Verts et le Bloc de gauche, le parti d’extrême gauche, n’en ont pas moins des positions très divergentes sur les choix politiques.

Avec d’un côté des socialistes qui ont validé le modèle européen des déficits contrôlés, de l’autre une extrême gauche partisane d’une autre Europe ou de pas d’Europe du tout. Un mois de négociations difficiles ont permis aux trois partis d’assouplir leurs positions. Ils sont en mesure de faire chuter le gouvernement de droite de Passos Coelho, dont le programme sera débattu en session plénière à l’Assemblée mardi.

Quatre motions seront déposées pour faire barrage à la droite. Le président de la République devra alors soit désigner Antonio Costa Premier ministre et donc donner son feu vert pour des communistes au pouvoir, soit opter pour un gouvernement de gestion. Et une stabilité de très courte durée.

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