C’est la comédienne Grainne Maguire qui a lancé le mouvement en encourageant les Irlandaises à envoyer des messages parlant de leurs cycles menstruels au Premier ministre Enda Kenny. Rapidement, le compte du chef du gouvernement s’est empli de messages, où des femmes parlent de leurs règles d'une façon parfois très crue. Le tout est accompagné du hashtag #repealthe8th, (Abrogeons le 8ème) en référence au 8e amendement de la Constitution irlandaise, qui donne des droits égaux au fœtus et à la mère et qui fait de l’interruption de grossesse une infraction pénale.
Le pays, profondément catholique, continue d’interdire l'avortement même en cas de viol, de malformation du fœtus ou de risques pour la santé de la mère. Il n’est autorisé que dans de rares cas, si la vie de la femme enceinte est en danger. Le destinataire des messages n’a pas réagi, mais Enda Kenny s’est récemment prononcé contre « un avortement à la demande ».
Le 8e amendement avait été introduit dans la Constitution irlandaise en 1983 et il faudrait un référendum pour le changer. C’est ce que souhaitent les militants pro-avortement, qui entendent maintenir la pression alors que les législatives doivent se tenir au plus tard en avril. Selon Amnesty International, chaque jour, entre 10 et 12 femmes et jeunes filles se rendent en Angleterre pour se faire avorter.