Avec notre correspondant à Dublin, Sébastien Duval
Les journalistes du Guardian ont enquêté pendant un an dans les principaux ports irlandais, de Cork à Galway. Sous couvert d’anonymat, plusieurs migrants leur ont confié leur quotidien de misère : interdiction de descendre du bateau, salaires deux fois inférieurs au salaire minimum et privation de sommeil.
Le journal parle d’esclavage moderne et de trafic organisé. La filière exploiterait une faille juridique permettant aux marins non-européens de transiter au Royaume-Uni pendant 48 heures à condition de rejoindre immédiatement les eaux internationales.
Arrivés à Londres, les travailleurs clandestins transiteraient par l’aéroport de Belfast, avant de rejoindre la République d’Irlande par la route afin d’échapper aux contrôles d’immigration.
Un syndicat avait déjà dénoncé ces pratiques en 2008. Il accuse le gouvernement irlandais de « fermer les yeux » sur le problème. Le ministre des Affaires maritimes, Simon Coveney, a annoncé cette semaine la constitution d’un groupe de travail afin de faire la lumière sur ces accusations.