Avec notre envoyé spécial à Diyarbakir, Nicolas Falez
Des blindés équipés de mitrailleuses, stationnés devant les bureaux de vote, et des hommes en arme autour des véhicules. Cela se passe dans le quartier de Sur à Diyarbakir, quartier qui porte encore les traces des affrontements violents de ces dernières semaines. Il y a des impacts de balles sur certaines façades et des murs noircis de fumée.
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Pour une électrice sortant du bureau de vote, ce déploiement de forces spéciales lui rappelle de mauvais souvenirs : « Oui, à ce moment-là, le quartier est resté bloqué une semaine. On était coincés ici. On n’avait pas d’eau, pas d’électricité. On était prisonniers de nos propres maisons. »
Cette habitante du quartier nous dit fièrement qu’elle a voté pour le Parti démocratique des peuples (HDP), le parti de gauche pro-kurde, ultra majoritaire dans cette région du sud-est de la Turquie.
C’est d’ailleurs le choix de tous les électeurs rencontrés par RFI, sans exception, comme ce jeune homme qui, lui aussi, vient de glisser son bulletin dans l’urne : « Nous avons voté pour le HDP, c’est comme voter pour nous. Même si on nous met une balle dans la tête, nous irons voter pour le HDP. »
Le jeune homme regarde d’un œil noir les policiers présents devant le bureau de vote puis ajoute : « C’est parce que c’est jour d’élection qu’il ne se passe rien, mais s’ils reviennent demain alors les affrontements pourraient recommencer... »