Avec notre envoyée spéciale à Brighton, Muriel Delcroix
Est-ce l'ambiance quasi-estivale de Brighton ou la promesse placardée sur les murs du congrès d'un « parler franc et d'une politique honnête » ? Toujours est-il qu'on croise à chaque sortie de meeting une foule de militants travaillistes revigorés. « C'est très stimulant ! Le nombre d'adhérents ne cesse d'augmenter, il y a un nouvel élan, c'est indéniable, s’exclame celui-ci. Je n'ai pas voté pour Corbyn, mais maintenant il a une très bonne équipe et une vraie chance de devenir Premier ministre. Même à un âge avancé ! Winston Churchill a réussi, alors pourquoi pas ! »
A 66 ans, Jeremy Corbyn a déjà réussi l'impensable : accéder à la tête du Labour avec un programme radical, mais il divise profondément et certains sympathisants très sceptiques voudraient le voir s'assouplir s'il veut mener le parti à la victoire en 2020. « Je voudrais que ses priorités changent car ce ne sont pas celles des électeurs, s'inquiète ce militant. Par exemple, la dissuasion nucléaire : jamais les gens n'ont évoqué la question quand nous leur parlions durant la campagne. Pour moi, Corbyn est dangereux pour le parti parce qu'il n'est pas en phase avec l'opinion publique. »
Lutte contre l'austérité, une nouvelle approche de l'économie, Jeremy Corbyn a fait beaucoup de promesses et peaufine un premier discours qui aura rarement provoqué autant d'attentes.