Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
David Cameron a déclenché les hostilités. Après les formalités d’usage et un appel pour féliciter Jeremy Corbyn de sa victoire, le Premier ministre a choisi Twitter pour livrer son verdict. « Le Labour représente maintenant une menace pour notre sécurité nationale, pour la sécurité de notre économie et celle de votre famille ».
La stratégie du Parti conservateur pour déstabiliser des travaillistes déjà fragilisés est on ne peut plus claire : agiter l’épouvantail du « péril rouge » sous la houlette de Corbyn pour installer la peur chez les électeurs centristes tentés par les sirènes anti-austérité ou pacifistes. C’est une stratégie à laquelle les conservateurs avaient déjà eu recours durant la campagne électorale de mai et qui avait fonctionné à merveille contre le programme de l’ancien dirigeant Ed Miliband.
Mais les conservateurs semblent cette fois poursuivre un objectif plus ambitieux et insistent sur la « contagion » de l’ensemble du Labour aux idées radicales de son leader. Plusieurs caciques travaillistes en sont bien conscients et n’ont pas tardé à prendre leurs distances en refusant de rejoindre l’équipe qu’est en train de former Jeremy Corbyn, son « gouvernement fantôme ». La séance des questions au Premier ministre mercredi devrait donner un premier aperçu de la façon dont chacun entend jouer la partie.