Ukraine: MSF s’inquiète de l’interdiction des ONG dans l’Est

Les rebelles de l’Est de l’Ukraine resserrent la vis autour du travail des ONG étrangères présentes sur le territoire. Les autorités de la République autoproclamée de Lougansk ont décidé d’interdire les activités de dix organisations qui apportaient de l’aide et des soins à la population pour « violations graves des lois locales ».

Dans le viseur de cette interdiction, notamment, Médecins sans frontières qui opérait dans l’est séparatiste depuis juin 2014. Les autorités pro-russes avaient récemment accusé l’ONG de stocker « illégalement des médicaments psychotropes », ce que l’association réfute.

L’ONG a aussi été victime de mesures d'intimidation, comme le raconte à RFI le docteur Bart Janssens, directeur des opérations à MSF Belgique : « Les semaines avant la décision finale, nous avons eu plusieurs visites des services de sécurité en grand nombre, armés, dans nos bureaux, soit disant pour mener une enquête sur la manière de travail de nos équipes. Nous avons clairement senti une augmentation de tension. »

Médecins sans frontières dit ne pas du tout comprendre les motifs de cette interdiction d’autant qu’il reste de nombreuses zones où le manque de médicaments se fait cruellement sentir. « Les personnes qui vivent là-bas, beaucoup de personnes âgées avec des maladies chroniques, ont de grandes difficultés à accéder à des médicaments qui leur permettent de survivre, poursuit Bart Janssens. Nous avons toujours bien communiqué, coordonné toutes nos activités avec les autorités sur place, qui nous ont jamais signalé qu’il y avait un grand problème, donc ils étaient bien au courant et d’accord avec toutes nos activités. »

Condamnations

Le département d’Etat américain a condamné cette décision des autorités séparatistes de même que Kiev. « C'est une tentative pour faire dérailler le processus de Minsk », a déclaré Irina Herachtchenko, porte-parole de la présidence ukrainienne. L'un des douze points des accords de Minsk signés en février dernier porte sur l'engagement des deux parties à garantir un accès sûr à l'aide humanitaire, « sur la base d'un mécanisme international ».

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