Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Wolfsburg, 120 000 habitants, est une ville moyenne du centre de l’Allemagne qui pourrait s’appeler « Volkswagen Stadt », tant le rôle de l’entreprise y est central. Entre le constructeur automobile, ses sous-traitants et tous ceux qui, de près ou de loin, sont liés à Volkswagen, la relation est fusionnelle. Les salariés au siège de la société sont sous le choc : certains regrettent la démission de leur PDG Martin Winterkorn, d’autres ne comprennent pas comment un tel scandale a pu les frapper.
« La décision est logique mais je la regrette profondément. Martin Winterkorn était un bon patron. Je préfère ne pas en dire plus car je suis sous le choc », avoue une employée.
« J'ai du mal à comprendre comment cela a pu prendre une telle dimension. Onze millions de voitures, ça n'est pas rien. Mais s’il n'était pas au courant, c'est qu'il n'avait pas les choses en main », juge un autre salarié.
« C'est un professionnel. Il a développé Volkswagen. Et c'est dommage qu'il parte », estime une troisième travailleuse.
Les salariés de l’entreprise vont sans doute avoir besoin de temps pour se remettre du choc de ces derniers jours. Le départ de Martin Winterkorn et la nomination de son remplaçant, ce vendredi 25 septembre, ne sont qu’une première étape, l’affaire n’a pas fini de secouer l’entreprise en Allemagne et ailleurs. Les salariés de Volkswagen espèrent que la crise profonde qui s’ouvre n’endommagera pas profondément la société à laquelle ils sont attachés et dont les succès leur ont garanti durant des années, une existence confortable.