Le mot d’ordre de Volkswagen est clair : aucune interview ne doit être accordée aux journalistes pour le moment. Toutefois, sur le terrain les langues se délient un peu. Sur l’impact de ce scandale sur les ventes, les réactions divergent. Certains concessionnaires affirment que cela ne change rien. La notoriété de la marque est forte, la qualité est là et les acheteurs le savent.
Un directeur des ventes rappelle même que ce qui compte pour le consommateur, c’est avant tout le prix du véhicule, et non son taux de pollution. Si le prix est compétitif, il achètera un véhicule polluant sans état d’âme. Un autre concessionnaire, sous le choc, est convaincu qu’il y aura un impact sur les ventes. Les consommateurs qu’il reçoit se posent des questions, le doute est là, selon lui. Un autre vendeur va jusqu'à évoquer un complot des Américains. Pour lui, il s'agit « une guerre commerciale » pour jeter l'opprobre sur les véhicules étrangers. Une chose est sûre : le malaise est là.
Parachute doré de 60 millions d'euros
Ce malaise risque par ailleurs de s'aggraver puisque l'ancien patron de Volkswagen Martin Winterkorn peut espérer toucher jusqu'à environ 60 millions d'euros, selon les règles internes prévues par le constructeur automobile allemand. Dans son communiqué de démission, Martin Winterkorn s'était dit « stupéfait » par le récent scandale et le conseil de surveillance a précisé n'avoir eu « aucune connaissance des manipulations sur les gaz d'échappement ».
Et pourtant, ce scandale pourrait bien coûter cher au constructeur allemand est assurément égratigné. Après sa consoeur Fitch la veille, l'agence de notation américaine Standard and Poor's (S&P) a annoncé jeudi qu'elle plaçait le groupe allemand Volkswagen sous « surveillance négative », l'étape préalable à un possible abaissement de la note de sa dette.