Scandale Volkswagen: le «made in Germany» vacille

Martin Winterkorn vit peut-être ses dernières heures à la tête du directoire de Volkswagen Group. Le patron du leader mondial de l'automobile fera face au conseil de surveillance du groupe ce mercredi. Et la réunion sera tendue. Le constructeur allemand est secoué par les révélations sur son système mis en place pour tricher aux tests anti-pollution aux Etats-Unis.

Avec notre correspondant à Berlin,  Pascal Thibaut

Au-delà de Volkswagen, c’est l’image du « made in Germany » qui est égratignée : celle de produits de qualité, fiables, et même souvent plus chers que leurs concurrents, mais que les clients dans le monde entier achètent parce qu’ils sont meilleurs que d’autres. L’industrie automobile emploie au total un septième des actifs en Allemagne et constitue un pilier des exportations germaniques. Les clients vont-ils désormais y regarder à deux fois avant d’acheter une voiture allemande, quel que soit son constructeur voire même d’autres produits ?

Le monde politique est en état d’alerte. Angela Merkel a exigé mardi une « transparence totale » dans cette affaire. Le ministre des Transports va mettre en place une commission d’enquête indépendante, qui doit se rendre dès cette semaine à Wolfsburg, le siège de Volkswagen. Les gouvernements allemands sont traditionnellement aux petits soins pour l’industrie automobile, s’empressant de faire par exemple du lobbying à Bruxelles contre des normes anti-pollution trop exigeantes. D’après un quotidien, le gouvernement aurait été au courant des manipulations de Volkswagen. Les appels des responsables politiques à plus de transparence pourraient donc avant tout dissimuler des craintes très matérielles pour un secteur industriel central en Allemagne.

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