Volkswagen, la confiance avec le marché américain est rompue

Volkswagen a menti sur les normes de pollution et installé sur ses voitures diesel un système élaboré pour masquer les émissions toxiques. La firme Volkswagen ne conteste pas les accusations de l’agence américaine de l’environnement. Le constructeur rappelle 500 000 voitures, retire du marché les modèles incriminés, et risque une amende record de 18 milliards de dollars. L’agence a annoncé par ailleurs qu’elle allait effectuer des tests sur d’autres marques automobiles.

Avec notre correspondante à Washington,  Anne-Marie Capomaccio

Toutes les campagnes de publicité Volkswagen et Audi aux Etats-Unis sont basées sur la confiance, le savoir-faire allemand, la fiabilité. Aujourd’hui, la confiance est rompue et l’enquête de l’agence américaine de l’environnement va coûter cher à la firme automobile européenne.

Le constructeur risque une amende évaluée à 18 milliards de dollars, plus de 37 000 dollars pour chaque voiture en circulation. La firme se voit par ailleurs obligée de retirer du marché tous les véhicules, neufs et d'occasion, équipés du système qui masque la réelle pollution. Cela représente, d’après les estimations, environ 25 % des voitures diesel vendues chaque mois par Volkswagen sur le territoire américain.

La firme ne conteste rien, présente des excuses, et promet de coopérer avec la justice. De son côté, l’agence américaine de l’environnement (EPA) se demande si d’autres compagnies automobiles n’ont pas mis en place un système similaire, un système qui triche sur les normes de pollution, afin d’améliorer les performances des voitures. L’EPA va lancer des tests de grande envergure chez les autres constructeurs.


La presse allemande s'empare de l'affaire

Notre correpondant à Berlin, Pascal Thibaut, rapporte la Une du grand quotidien de Munich Süddeutsche Zeitung, qui montre un logo de Volkswagen déchiré en deux. Pour la presse allemande, l’affaire entâche non seulement l’image du premier constructeur européen mais plus largement celle du « made in Germany ». Volkswagen est « l’incarnation de l’économie allemande, symbole du savoir-faire de nos ingénieurs, de la performance technologique et d’un design de qualité », commente ainsi le grand quotidien populaire Bild Zeitung. « Parce ce que Volkswagen incarne l’image de l’Allemagne, c’est la réputation de notre pays qui est en cause », estime également le Berliner Zeitung.

Reste les conséquences pour la société à proprement dite. « Soit la direction savait, soit des responsables lui ont dissimulé leurs agissements », écrit le Frankfurter Allgemeine pour lequel chaque possibilité est tout aussi négative pour Volkswagen. La radio Deutschlandfunk pense qu’il s’agissait d’une solution de la dernière chance pour percer sur le marché américain difficile pour l’entreprise et les modèles diesel en particulier. « Non seulement criminel mais aussi incroyablement stupide », commente le journal de gauche Tageszeitung. Pour le quotidien populaire Münchner Merkur, le patron de Volkswagen doit prendre ses responsabilités et démissionner.

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