Le colis envoyé par MSF aux dirigeants de l’Union européenne n'a toujours pas suscité de réponses de la part de l'Elysée mercredi soir, mais Stéphane Roques, directeur général de Médecins sans frontières, reste confiant. La question ne se pose pas : il faut accueillir tous les migrants qui traversent la mer au péril de leur vie.
« L’Europe a les moyens de mieux accueillir les personnes qui fuient ces conflits désastreux, estime Stéphane Roques. Elles fuient la mort, le danger. Et elles vont continuer de fuir. Vous n’apportez pas une réponse en dissuadant des personnes qui risquent leur vie dans leur pays d’origine en leur disant que ça va être plus difficile de venir. »
« Ce n’est pas la peine de se voiler la face »
Les expériences en Asie ou en Afrique ont prouvé que fermer ou contrôler les frontières ne sert à rien. Au contraire, les migrants parviennent toujours à contourner les obstacles. Pour Stéphane Roques, « ce n’est pas la peine de se voiler la face : les conflits sont aux portes de l’Europe. Comment assumer que des pays comme le Liban, la Jordanie ou la Turquie portent des efforts considérables aux regards de leurs propres ressources pour aider les migrants et dire que l’Europe n’est pas capable de recevoir 10 ou 20% de ce que ces trois pays accueillent sur leur sol ? »
L’association aura pourtant besoin de courage pour plaider sa cause. Invitée à s’exprimer au Parlement européen en début de semaine, l'organisation a trouvé un hémicycle quasiment vide.