De notre correspondant à Varsovie,
La position de la Pologne s'est un peu adoucie. Le pays n'a d'ailleurs jamais dit non à l'accueil de migrants et ne construit pas de barrières de fil de fer barbelés à ses frontières comme le fait la Hongrie. La Pologne veut bien accueillir des migrants mais elle veut savoir qui exactement rentrera sur son territoire et en quelle quantité. Le cas de l'Allemagne qui est aujourd'hui débordée ne fait que conforter Varsovie dans son idée. La Première ministre polonaise avait annoncé dans un premier temps pouvoir prendre en charge 2 200 migrants. Désormais, elle dit que ce chiffre peut augmenter sans préciser combien. Bruxelles voudrait que ce soit 12 000. Tout dépendra des négociations cette semaine. Quoiqu'il en soit le non de la Pologne à la politique des quotas automatiques est ferme et sans doute définitif.
Contrôles aux frontières
La Première ministre Ewa Kopacz a déclaré qu'au moindre danger, la Pologne rétablirait le contrôle à ses frontières. La moitié de ses frontières sont déjà sous contrôle puisque l'Ukraine, la Biélorussie et la Russie ne font pas partie de l'Union européenne. La question des frontières en amène une autre, dont peu de gens parlent à l'ouest. A savoir est-ce que les migrants veulent vivre dans les pays d'Europe de l'est ? Pour la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie la réponse est non. Ces pays n'attirent pas les migrants qui recherchent des bonnes conditions sociales. Les journaux polonais citent les exemples de plusieurs familles syriennes arrivées en Pologne au début de l'été. Des familles polonaises chrétiennes leur ont assuré un toit et un emploi pour 6 mois mais ces familles se sont enfuies en Allemagne dès le lendemain.
Les quotas en débat
Des élections législatives très importantes auront lieu en Pologne dans un mois. Après 8 années au pouvoir, les libéraux risquent de laisser la main aux conservateurs. Les libéraux et les conservateurs ont le même point de vue concernant les quotas. Même la gauche polonaise ne critique pas plus que cela la position de la Pologne pour le moment. Mercredi 16 septembre, un débat sur la crise des migrants aura lieu à l'Assemblée Nationale polonaise et il peut être explosif. La population polonaise est divisée sur la question. Mais à l'échelle européenne, ce qu'on constate c'est qu'il y a trois jours Angela Merkel était adulée et la Pologne pointée du doigt. Aujourd'hui, la chancelière allemande est sévèrement critiquée. La Pologne, elle, n'est sans doute pas exhaussée mais une nouvelle fois elle montre que sa voix compte en Europe.