Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart
Ils étaient 10 000 selon les organisateurs, environ 7 000 selon la mairie de Varsovie. En majorité des jeunes hommes, sympathisants des groupes nationalistes de l'extrême droite polonaise. Certains font des saluts nazis.
Dans la foule, Sebastian, la quarantaine, chauffeur de bus, est plus modéré mais il reste contre l'accueil de réfugiés musulmans. « Personnellement, je fermerais les portes de l'Europe et je ne les laisserais pas entrer, dit-il. Les musulmans ont engendré cette guerre, maintenant qu'ils se battent contre elle. »
Racisme ?
Rassemblés pour dire non à l'accueil de réfugiés en Pologne, les manifestants ont surtout crié des dizaines de slogans hostiles à l'islam. Sur des banderoles, on pouvait lire des messages comme « Non à l'islamisation de la Pologne », « Immigrants aujourd'hui, terroristes demain » ou encore « Les immigrants sont un cheval de Troie pour l'Europe ».
Les organisateurs refusent pour autant de parler de racisme. L'un d'entre eux, Tomasz Kalinowski, blond, les cheveux idéalement plaqués sur le côté, dénonce les critiques de Bruxelles envers les pays de l'Est.
« Toute opinion qui s'éloigne du politiquement correct de l'Union européenne est appelée racisme ou xénophobie, assure-t-il. Nous, on regarde simplement ce qui se passe dans le monde et on en tire les conséquences. »
Peur du terrorisme
Les arguments qui revenaient le plus souvent sont le manque d'argent de la Pologne pour accueillir des réfugiés, la peur du terrorisme ou encore les différences religieuses. Les nationalistes polonais estiment que c'est aux pays qui ont un passé colonialiste d'assumer leur responsabilité.
En fin d'après-midi, les manifestants ont traversé Varsovie dans le calme jusqu'au château royal. Même si elle n'est pas représentative de l'avis des Polonais, la manifestation anti-réfugiés envoie un message fort à l'Europe. A quelques centaines de mètres de là, une autre manifestation pro-réfugiés celle-là a à peine rassemblé 1 000 personnes.