Avec cet accord, la dette publique de l'Ukraine s'allège de 3,6 milliards de dollars. Une perte sèche pour ses créanciers privés, parmi lesquels le fonds américain San Mateo qui détient la plus grosse partie de la dette publique ukrainienne. L'accord a été trouvé avec la bénédiction du Fonds monétaire international. C'était même une condition pour le versement du nouveau plan d'aide international à l'Ukraine d'un montant total de 40 milliards de dollars. En contrepartie, les Ukrainiens acceptent de payer un loyer de l'argent plus élevé et ils s'engagent à augmenter leurs remboursements quand la croissance dépassera les 3 %.
Natalie Jaresko, la ministre ukrainienne des Finances, une Américaine naturalisée ukrainienne, estime que c'est un accord gagnant-gagnant. En réalité, Kiev, qui a négocié cet effacement au nom de la guerre que lui livre la Russie, a obtenu des conditions très avantageuses. Elle est dispensée du paiement des intérêts tant que la croissance n'atteint pas les 3 %. Pour le moment, le pays s'enfonce dans la récession. En moyenne annuelle, le PIB a reculé de 17 % au deuxième trimestre.
Toutefois, cet accord n'exonère pas l'Ukraine de rembourser la Russie, son deuxième créancier. Kiev doit trois milliards de dollars à Moscou, à régler avant la fin de l'année.