D’abord, le constat : l’année dernière, les polices belges ont saisi précisément 5 101 armes à feu illégalement détenues. C’est, pratiquement à l’unité près, le même nombre qu’en France. Et ces chiffres ne se basent que sur les confiscations réalisées par les services de police, et ne représentent donc qu’une fraction du nombre réel d’armes circulant sous le manteau en Belgique.
Le trafic d’armes a ses chefs-lieux. Bruxelles, bien sûr, où il est probable que le tireur du Thalys a reçu son arsenal. Mais également Liège, et surtout Charleroi, d’où provenaient les armes de Mehdi Nemmouche, le tueur du musée juif. Charleroi, ville wallonne du sud du pays, est le cœur de toutes les formes de criminalité dans le pays.
Lutte contre les trafiquants d'armes
La ville de Liège, située près de la frontière avec les Pays-bas, a pour sa part une tradition armurière. A l’apogée de sa prospérité, la fabrique nationale d’armes de guerre - la célèbre FN Herstal – encourageait même la finition des armes au domicile des ouvriers et déplorait un « coulage » de l’ordre de 2 % de la production. Récemment encore, d’anciens salariés de l’entreprise d’armement, soupçonnés de trafic d’armes, ont été arrêtés.
La Belgique s’est aussi fait une spécialité de la démilitarisation d’armes de guerre pour collectionneurs, alors que la remilitarisation illégale à base de pièces détachées provenant d’armes différentes est devenue un trafic florissant.
■ Des trafiquants qui agissent à cheval entre la France et la Belgique
Début janvier, les milieux des trafiquants d’armes avaient été ciblés par un vaste coup de filet, en France et en Belgique. Un militant d’extrême-droite du nord de la France, ancien barbouze au Congo et en Croatie notamment, avait notamment été interpellé, rapportait alors le site de La Voix du Nord. Il est toujours en détention provisoire, dans l’attente du procès.