La dernière fois qu'Ayoub el-Khazzani est apparu sur les radars, c'était le 10 mai dernier. Il est alors à Berlin et s'envole pour la Turquie. De là, les enquêteurs essaient de déterminer s'il a rejoint la Syrie. Les services de renseignement espagnols en sont convaincus, lui continue de le nier. Il garde sa version des faits : il n'est pas radicalisé, n'a jamais eu l'intention de commettre un acte de terrorisme dans ce train, mais seulement de détrousser les passagers.
Il a toutefois du mal à convaincre : entre 2007 et 2014, il vit dans le sud de l’Espagne, où il se fait repérer pour ses discours radicaux dans des mosquées. En 2014, les renseignements espagnols signalent à leurs homologues français qu'il va passer la frontière. Il aurait trouvé du travail en région parisienne. Cela ne durera que trois mois, après quoi il disparaît.
Téléphones en cours d'analyse
De son propre aveu, entre ce moment et celui où il est repéré à Berlin en mai dernier, il a beaucoup voyagé : Allemagne, Autriche, Andorre, Belgique, toujours en train, mais il n'explique pas la raison de tous ces trajets. Quelles personnes a-t-il alors fréquentées ? Les deux téléphones portables qu'il avait sur lui au moment de l'attaque sont toujours en cours d'analyse pour tenter d'y voir plus clair.
Par ailleurs, la police belge a annoncé avoir mené lundi soir des perquisitions aux domiciles de deux proches d’Ayoub el-Khazzani dans le quartier de Molenbeek-Saint-Jean à Bruxelles. Selon le journal belge La Dernière Heure, ces perquisitions ont été menées au domicile de la sœur du suspect ainsi que chez un ami où il aurait passé plusieurs jours.
Dans tous les cas, sa garde à vue se termine ce mardi soir et le parquet devrait ouvrir une information judiciaire. Ayoub el-Khazzani rencontrera alors un juge spécialisé qui devra décider de son placement en détention provisoire le temps que l'instruction aille à son terme.