L'accord vu d'Athènes: «Ils ont trop demandé aux Grecs»

A peine l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciers, le calendrier des réformes se prépare. Les bailleurs en ont déjà fixées plusieurs. Et dans les rues d'Athènes, que l'on soit soulagé ou non de l'accord conclu, on s'attend à de nouveaux sacrifices.

Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard

Centre-ville d’Athènes, ce lundi matin, quelques minutes après l’annonce de l’accord trouvé à Bruxelles. Comme chaque jour, quelques personnes attendent devant le guichet automatique d’une banque. Ioanna, une employée de 26 ans en contrat précaire dans un ministère se dit peu surprise par le compromis. « Tout ça, c'est à sens unique », juge la jeune femme, qui avait voté « non » aux réformes des créanciers, lors du référendum de dimanche dernier. « Je ne pense pas que ce soit la voie que l’on a choisie, regrette-t-elle. C'est la même voie : mémorandum, mémorandum, mémorandum… ça ne change rien. »

« Nous sommes épuisés »

Une enseignante à la retraite, électrice des conservateurs de Nouvelle démocratie, est parvenue à retirer 50 euros. Elle se dit rassurée par l’accord de ce lundi, mais reste inquiète pour l'avenir. Pour elles, les mesures à venir sont encore plus dures que dans les précédents plans d'aide. « Nous sommes heureux, car nous avons un accord. Mais nous sommes très anxieux sur les conditions. Ils ont trop demandé aux Grecs, nous sommes épuisés de cette situation qui dure depuis cinq mois maintenant. »

Dans un discours diffusé ce lundi matin, le Premier ministre Alexis Tsipras s'est voulu rassurant. Il a parlé d'un accord « difficile », mais qui « garantit la stabilité financière » de la Grèce. Désormais, il va lui falloir présenter le texte devant le Parlement grec. Mais si le Premier ministre grec devrait parvenir à le faire voter avec l'aide de l'opposition, il n’est pas sûr que la majorité composée de la gauche radicale et des Grecs indépendants résiste.

Partager :