Grèce: «On ne sait même pas ce qui est bon ou mauvais»

Le sort de la Grèce devrait être fixé ce dimanche à l'issue du sommet regroupant les 19 Etats membres de la zone euro. Dans l'attente, la population grecque demeure partagée entre inquiétude et espoir quant à son avenir.

Avec notre envoyé spécial à Athènes, Romain Lemaresquier

Les Grecs attendent désormais de savoir quelle décision sera prise par les pays membres de la zone euro. De nombreuses personnes conservent un certain espoir d’une issue positive pour leur pays et qu’Alexis Tsipras obtienne un accord viable. Ils avouent toutefois que si leur pays doit sortir de l’Eurozone, il faudra faire avec et que ce ne sera pas la première fois que la Grèce devra repartir de zéro.

Mais beaucoup de Grecs ne peuvent plus supporter cette situation qui traîne en longueur. Les banques sont toujours fermées, le tourisme ne tourne pas à plein régime - alors que normalement à cette époque, tous les hôtels sont pleins. L’économie est au ralenti.

La classe politique affiche son scepticisme

Certains partis comme le très conservateur Nouvelle démocratie, deuxième force politique du pays, ou To Potami (centre) ont vu leur scepticisme s'accroître à la suite notamment de la validation du plan de réformes, voté par le Parlement dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Certains n’hésitent pas à dire qu’il y a des domaines qui ne sont pas abordés dans les mesures proposées.

Le poids de la fonction publique et l’absence de réformes pour tenter de faire baisser le nombre de fonctionnaire est le thème qui revient le plus souvent. La Grèce compte près de 1,7 million de fonctionnaires et personne n’ose s’y attaquer de peur de subir des répercussions lors de futures élections. Pour les politiques, c'est un thème qui risque de peser lourd dans les négociations avec les partenaires européens.

Confusion

Dans l'esprit d'une partie de la population, la confusion s'est installée. A l'image de beaucoup de ses compatriotes, Fanis Teodoropoulos, 38 ans et propriétaire de son restaurant dans le centre d'Athènes, avoue ne plus s'y retrouver avec l'évolution du dossier de la crise grecque. Il a voté « non » au référendum. Malgré ça, il pense qu'il s'adaptera aux mesures proposées par Tsipras. Mais pour ce qui est de rester ou pas dans l'Eurozone, comme beaucoup de Grecs, il avoue n'avoir aucune idée de ce que cela pourrait engendrer si cela devait arriver.

« Que l'on reste ou que l'on sorte de l'Eurozone, on ne sait pas ce qui se passera. On ne sait même pas ce qui est bon ou mauvais. Tout est très confus en ce moment. Peut-être que ce sera la guerre civile, peut-être pas. Ça fait tellement longtemps qu'on attend et on n'a toujours aucune idée de ce qu'il peut se passer. »

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