Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
« Nous sommes extrêmement déçus que l’opinion du lobby russophobe ait une fois de plus pris le dessus au sein de l’Union européenne », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
La diplomatie russe juge « absurde » de « faire porter sur la Russie la responsabilité de la mise en œuvre des accords de Minsk ». Pour Moscou, « la résolution de la crise interne à l’Ukraine a toujours été et est encore aujourd’hui entre les mains des autorités de Kiev, qui doivent mettre en application leurs engagements » poursuit le communiqué.
Embargo russe prolongé
La Russie joue les outragées, choquée que la prolongation des sanctions soit annoncée le jour anniversaire de l’attaque allemande contre l’Union soviétique, le 22 juin 1941. Un procédé qu'elle juge « cynique ».
Moscou fait également semblant de prendre en compte les intérêts des Européens, dont les entreprises perdraient des centaines de milliers d’emplois du fait des sanctions.
Le Premier ministre russe a aussitôt annoncé la poursuite des contre-sanctions. L’embargo sur les produits agroalimentaires occidentaux, mis en place depuis le 7 août, sera également prolongé de six mois. Autrement dit l’interdiction d’importation de certains produits agroalimentaires occidentaux. Cet embargo, décrété le 7 août dernier, touche notamment les fruits, les légumes, la viande, la volaille, le poisson, le lait et les produits laitiers.
D’après un conseiller à la présidence cité par la presse russe, la liste des produits concernés ne devrait pas être étendue. La Russie, en effet, malgré les encouragements des autorités à développer la production locale, et malgré la recherche de nouveaux partenaires, n’est pas parvenue à remplacer complètement les produits touchés par l’embargo.
Les produits agroalimentaires ont donc été fortement touchés par l’inflation. Cet embargo pénalise certes les agriculteurs européens, mais aussi les consommateurs russes, déjà touchés de plain fouet par la crise économique. Les autorités russes sont d’ailleurs partagées sur la nécessité de lutter contre la fraude et le contournement de l’embargo.
Les Russes s’amusent par exemple de trouver dans les rayons des magasins, des produits de la mer en provenance de pays enclavés. En fait, tout le monde semble y trouver son compte.