Les négociations piétinent dangereusement entre Athènes et Bruxelles

Les négociations menées ce week-end du 13 et 14 juin à Bruxelles entre les représentants du gouvernement grec et ceux des créanciers internationaux se sont soldées, encore une fois, par un échec. La décision définitive concernant un éventuel défaut de la Grèce sur sa dette appartient désormais à l'Eurogroupe qui doit se réunir jeudi, a annoncé la Commission européenne.

Avec notre bureau de Bruxelles,

Alors qu’inexorablement s’approche l’échéance ultime du 30 juin, les deux jours de pourparlers à Bruxelles n’ont débouché que sur un échange de communiqués acrimonieux, révélateurs d’une incompréhension croissante.

Depuis quatre mois, les contacts avec les Grecs se suivent et se ressemblent. A l’issue de négociations techniques, les partenaires du gouvernement grec pensent avoir enregistré l’accord de celui-ci sur un point précis et annoncent constater un léger progrès. Mais généralement sous 48 heures, un ministre grec intervient publiquement pour démentir celui-ci, souvent en des termes inutilement blessants.

Rupture ?

Les rapports entre Athènes d’une part et d’autre part, les 27 autres pays de l’Union européenne (UE) et les institutions financières multilatérales, sont gravement obérés par l’inexpérience de Syriza dans l’exercice de l’Etat, par l’illusion que la répétition de slogans électoraux tient lieu de position de négociation et par la conviction qu’il s’improvisera bien finalement une solution politique miraculeuse qui viendra balayer toutes les considérations financières, techniques et juridiques. En l’état, dit-on ici, cette recette ne peut conduire qu’à la rupture.

A Athènes, le premier ministre Alexis Tsipras, cité par le journal Ephimarida ton Syndakton, indique « voir un dessein politique dans l'insistance des créanciers sur de nouvelles baisses des retraites après cinq années de pillage sous les plans d'aide ». « Nous attendrons patiemment que les institutions accèdent au réalisme », conclut-il.

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