Ces élections pourraient se révéler significatives pour le chef du gouvernement Matteo Renzi, qui espère profiter des signes de reprise économique, mais dont le parti est éclaboussé par un scandale de corruption. Ces scrutins représentent également un test pour son prédécesseur Silvio Berlusconi dont le parti Forza Italia se trouve en difficulté, après l'annonce de départ d'une trentaine d'élus qui vont rejoindre Raffaele Fitto, ex-dauphin devenu son plus virulent contestataire.
Sur les sept régions où se déroule l’élection, cinq sont aujourd’hui gouvernées par la gauche. Selon les observateurs, le Parti démocrate (PD) est en mesure de marquer des points : la côte de popularité de Matteo Renzi reste élevée, la consommation repart et la réforme du marché du travail a permis de créer 48 000 nouveaux emplois le mois dernier. De plus, la droite est morcelée entre la nouvelle garde et l’ancienne, celle de Silvio Berlusconi, par ailleurs inéligible.
Le chef du gouvernement compte en tout cas sur cette élection pour asseoir sa légitimité et faciliter l’adoption de sa réforme de l’éducation par le Sénat. Mais la gauche au pouvoir pourrait être handicapée par les affaires de corruption.
Sur la liste anti-mafia
En Campanie, la région de Naples, le candidat du Parti démocrate, bien placé dans les sondages, est embourbé dans une affaire d’abus de pouvoir lors de l’octroi d’un marché public d’incinération. Vincenzo De Luca a été condamné en première instance. Il a fait appel. L'ancien maire de Salerne figure par ailleurs sur la liste établie par une commission parlementaire anti-mafia, qui estime qu'il ne devrait pas pouvoir se présenter à cette élection. L'avis de la commission n'a pas force de loi : De Luca reste donc dans la course pour un siège qu'il pourrait être amené à quitter en cas de victoire pour raisons judiciaires.
Critiqué par l'aile gauche de son parti, Matteo Renzi doit également compter avec le Mouvement 5 étoiles, qui espère profiter de la lassitude d'une partie de l'électorat vis-à-vis de la classe politique, et qui pourrait s'inspirer du succès en Espagne du mouvement anti-austérité Podemos.