Après une heure et demie de retard à cause d'un décès dans un bureau de vote, les sondages à la sortie des urnes apparaissent à l'écran. 51,55% des voix contre 48,45% : dans le QG d'Andrzej Duda, c'est l'explosion de joie, rapporte notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart. Sous une ovation, le nouveau président élu traverse la foule pour rejoindre la scène. Il commence par rendre hommage à son adversaire du jour. « Je remercie le président, Bronislaw Komorowski, pour notre rivalité au cours de cette campagne électorale et pour les félicitations qu'il m'a adressées », a-t-il déclaré.
Soutenu officieusement par l'église polonaise qui l'a d'ailleurs félicité pour son élection, Andrzej Duda a des positions ultra-conservatrices sur des questions comme l'avortement, la fécondation in vitro et la reconnaissance des couples homosexuels. Durant la campagne, Bronislaw Komorowski avait misé sur la diabolisation du candidat conservateur. Ce dernier se veut donc rassurant.
« Les portes du Palais présidentiel seront ouvertes aux initiatives sociales aussi bien celles avec lesquelles je suis d'accord que celles pour lesquelles j'émettrai des doutes ou je ne serai pas d'accord. Je vous le promets : ce ne sera pas une présidence fermée », a-t-il affirmé.
La passation de pouvoir aura lieu au mois d'août, mais dès maintenant, la bataille pour les élections législatives commence. Ces dernières auront lieu à l'automne. Après la victoire de Duda, les conservateurs espèrent obtenir les pleins pouvoirs en Pologne. Ce serait une première depuis 2007.