Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart
Un « sérieux avertissement ». Voilà comment Bronislaw Komorowski qualifie les sondages à la sortie des urnes qui le donnent battu au premier tour par le candidat de l'opposition conservatrice Andrzej Duda : 34,8 % contre 32,2 %. Malgré le revers infligé, Bronislaw Komorowski veut croire que tout est encore possible. Et il a appelé son principal adversaire à un débat sur les sujets les plus importants pour la Pologne. «Ne nous faisons pas d'illusion. C'est un dur travail, une âpre lutte qui nous attendent, mais, j'en suis convaincu, avec la victoire au bout du chemin».
Ce résultat est une grosse surprise. A l'annonce de sa candidature, certains sondages donnaient le président sortant réélu dès le premier tour. Après une campagne électorale jugée ennuyeuse et sans suspense, le taux de participation n'a pas dépassé 50 %, soit 5 % de moins qu'au premier tour de l'élection présidentielle de 2010.
Troisième homme décisif
Face à ses partisans euphoriques, Andrzej Duda a déclaré que la Pologne a besoin d'être réparée, en commençant par la fonction présidentielle. Conservateur catholique, favorable à la condamnation des médecins pratiquant la fécondation in vitro, il veut néanmoins rétablir le dialogue et user plus souvent du référendum.
Les deux candidats qualifiés pour le second tour n'ont pas manqué de féliciter le troisième homme, un rockeur novice en politique, Pawel Kukiz, qui aurait récolté 20 % des suffrages, selon les sondages en sortie des urnes. Le report de ces voix sera déterminant dans deux semaines pour élire le nouveau président polonais.