Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
L'occasion était trop belle pour David Cameron de faire entendre haut et fort sa différence, après une campagne électorale centrée sur la lutte contre l'immigration. Avant même la publication du plan de la Commission, la ministre de l’Intérieur britannique Theresa May a martelé dans les médias que « les migrants qui tentent de gagner l’Europe en traversant la Méditerranée devraient être renvoyés chez eux. »
Selon la ministre, les accueillir ne peut qu’encourager plus de gens à risquer leur vie. La solution passe avant tout par un durcissement de la lutte contre les réseaux de trafiquants. « Il faut que ce soit clair : les trafiquants ne doivent pas tirer profit de cette traite des êtres humains et ne doivent pas pouvoir dire aux gens : pas de problème, on va vous amener en Europe » a martelé la ministre qui a par ailleurs déclaré que le Royaume-Uni ne participera pas à un système de quotas obligatoire pour prendre en charge les réfugiés.
La Commission européenne fait de son côté valoir que l’instauration de quotas doit permettre une répartition plus équitable des réfugiés à travers l’Europe. Cela impliquerait que Londres accueille quelque 2 300 réfugiés mais le Royaume-Uni, comme l’Irlande et le Danemark, bénéficie d’un droit de retrait, appelé « opt out » et le gouvernement entend utiliser ce joker.
Une fermeté destinée à indiquer le ton que prendront les échanges entre Londres et Bruxelles dans les prochains mois, alors que David Cameron a promis de négocier d’une main de fer des réformes au sein de l’Europe avant un référendum sur la sortie ou non de l’Union européenne.