Ukraine: la France annonce une réunion à quatre à Berlin

Une réunion des ministres des Affaires étrangères français, allemand, russe et ukrainien se tiendra lundi 13 avril à Berlin, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius qui recevait au Quai d'Orsay son homologue ukrainien Pavlo Klimkine. La rencontre de Berlin doit permettre d’assurer le suivi du fragile cessez-le-feu convenu en février dernier et alors que des affrontements isolés ont été enregistrés ces dernières heures.

Malgré des violations de l’accord de Minsk concernant notamment le retrait des armes lourdes, pour le ministre français des Affaires étrangères quelques « progrès » ont pu être enregistrés sur le terrain en Ukraine ces dernières semaines.

Des propos tenus à la sortie d’un entretien avec son homologue ukrainien et destiné à préparer la venue en France du président Petro Porochenko le 22 avril prochain. Une rencontre où il était aussi beaucoup question de la situation dans l’est de l’Ukraine. Deux soldats et un rebelle pro-russe ont été tués dans les dernières 24 heures.

Le chef de la diplomatie ukrainienne Pavlo Klimkine a décrit une situation « très tendue ». « Si nous sommes totalement impliqués dans la mise en place des accords de Minsk, il n’y a pas le même niveau d’implication côté russe, à Donetsk et Lougansk. Il n’y a pas de retrait total des forces russes et l’OSCE ne peut pas effectuer pleinement sa mission de surveillance à Donestk et Lougansk », a-t-il précisé. 

« Nous avons encore des centaines d’otages » a ajouté le ministre ukrainien des Affaires étrangères, alors que l’accord du 12 février dernier prévoyait la libération de tous les prisonniers.

Lundi à Berlin, Klimkine sera aux côtés de ses homologues, français allemand et russe. Un dialogue à quatre sur le format « Normandie », précise-t-on au Quai d’Orsay, en référence à la première rencontre à quatre qui avait eu lieu lors des commémorations du Débarquement de Normandie le 6 juin dernier.

Une voiture de l'OSCE fouillée

Sur le terrain, nous dit notre correspondant en Ukraine, Sébastien Gobert, on constate ici et là des tirs de semonce de mitrailleuses et des tirs d'armes automatiques ; par ailleurs, une fouille minutieuse de voitures diplomatiques à un barrage routier a été menée. Il n'en faut pas plus pour conclure que les combattants pro-russes en poste à l'est de Marioupol ont violé l'immunité reconnue à la mission d'observation de l'OSCE. L'incident n'a pas fait de victimes, mais il s'inscrit dans la suite de rapports alarmants sur la dégradation du cessez-le-feu, plus ou moins respecté depuis la mi-février 2015.

Chaque camp renforce ses positions et des échauffourées éclatent régulièrement. Chacun s'en rejette la responsabilité. Selon le haut commandement ukrainien, les forces de Donetsk et Lougansk auraient été placées en état de mobilisation maximale, en vue de prochaines attaques vers des cibles inconnues. Le processus politique de réconciliation semble gelé à tous les niveaux. Selon l'ancien président ukrainien et négociateur auprès des séparatistes, Leonid Koutchma, même les échanges de prisonniers seraient complètement bloqués. Si le cessez-le-feu tient toujours, les discours de paix deviennent inaudibles, alors que résonnent, encore une fois, les tambours de guerre.

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