Le conflit armé en Ukraine et la concentration dans l'Est séparatiste pro-russe d'environ 20% de la production industrielle ont entraîné une crise profonde.
Une crise monétaire d'abord avec la division par trois de la valeur de la devise nationale par rapport au dollar en un an. Et une crise financière aussi avec l'explosion de la dette, tant privée que publique, car libellée pour l'essentiel en devises étrangères. La dette publique ukrainienne qui atteignait 40% du PIB en 2014 devrait passer à plus de 90% du PIB cette année. Une crise économique enfin avec une récession de plus de 7% cette année et au mieux une croissance nulle en 2016.
A cela s'ajoute la difficulté de régler la facture de gaz à la Russie, facture qui fait l'objet d'âpres négociations. Dans ce contexte, l'Ukraine ne parvient plus à emprunter sur les marchés qu’à des taux exorbitants.
Le FMI, pour soutenir Kiev, a mis sur pied une aide de 17 milliards et demi de dollars sur quatre ans qui s'intègre dans un programme d'aide à la fois public et privé d'un montant de 40 milliards de dollars.
Il y a un an : le 6 avril 2014, début du conflit en Ukraine
Deux semaines après l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie, des militants pro-russes s'emparent le 6 avril 2014 du siège de l'administration régionale à Donetsk et de celui des services secrets à Lougansk, dans l'est de l'Ukraine. Dans les jours qui suivent, ils proclament les « Républiques populaires » de Donetsk et de Lougansk. C'est le début d'une rébellion contre Kiev qui va basculer dans la guerre et faire plus de 6 000 morts.
Sur un plan militaire, les forces gouvernementales ukrainiennes ont dû reculer à plusieurs reprises, notamment au mois de février dernier, lorsqu'elles ont abandonné la ville stratégique de Debaltseve aux rebelles pro-russes. Mais ces derniers ne doivent leur succès qu'à l'aide de Moscou, qui leur a fourni des armes lourdes et a envoyé à plusieurs reprises des unités militaires pour prendre part aux combats.
Ces accusations occidentales ont été étayées par des observations sur le terrain et aussi, sans doute, par des renseignements obtenus à l'aide d'images satelitaires. Vladimir Poutine a donc montré la capacité de mobilisation et d'action de l'armée russe face à l'Otan, y compris par des exercices militaires de grande anvergure, il y a quelque semaines. Le chef du Kremlin semble avoir atteint son objectif en Ukraine, déstabiliser Kiev à travers un conflit contrôlé et empêcher le pays d'adhérer à l'Otan.
Plusieurs leaders occidentaux, parmi lesquels le président français François Hollande, ont d'ailleurs pris acte de cet état des choses. Les sanctions internationales ont certes fait très mal à l'économie russe, mais elle semble néanmoins résister malgré tout. L'Union européenne, comme les Etats-Unis, ont bien compris que Vladimir Poutine ne renoncera pas à ses objectif stratégiques.