C'est encore un dommage collatéral de la guerre du Donbass. Outre son essence et son gaz naturel, l'Ukraine importe de nombreux biens de consommation allant des voitures aux vêtements. Aussi le dévissage de la hryvnia, la monnaie nationale, sur les marchés internationaux, a entraîné une augmentation considérable des prix pour les consommateurs ukrainiens. La valeur de la monnaie a été divisée par trois en un peu plus d'un an. Si les prix des produits alimentaires, dont la plupart proviennent d'Ukraine-même, ont eux connu une hausse très faible, celui des bananes - en totalité importées - est dans toutes les conversations, rapporte notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert.
Il n'y a pas de manifestations de colère à l'encontre des commerces ou du gouvernement. Mais le gel des salaires, lui aussi justifié par la crise économique, laisse craindre qu'une précarité de long-terme ne s'installe parmi la population, déjà lourdement touchée par les mesures d'austérité du gouvernement et l'aide conditionnelle du Fonds monétaire international.
Pas de reprise économique avant 2017
Car l'Ukraine est au bord de la faillite. Sa dette publique devrait atteindre 94% du PIB en 2015, sous les effets conjugués d'une profonde récession économique, de la chute de la monnaie et du conflit dans l'Est industriel. Selon une note d'analyse du groupe d'investissement ukrainien ICU rapportée par l'AFP, la baisse du PIB serait de 7,6% cette année et la reprise de la croissance n'est pas attendue avant 2017.
Si les difficultés du quotidien sont affrontées avec un certain stoïcisme, nombreux sont les Ukrainiens qui se demandent pourquoi la population doit payer pour les oligarques nationaux et réparer leurs pots cassés.