Grèce: Tsipras à Berlin pour rétablir la confiance

Le Premier ministre grec a un rendez-vous d'importance ce lundi 23 mars dans son objectif de convaincre les partenaires européens. Alexis Tsipras rencontrera Angela Merkel, la chancelière allemande tenante d'une ligne dure sur la question budgétaire. Angela Merkel a affirmé se réjouir de la visite à Berlin de son homologue grec. Mais dans les faits, les relations germano-grecques sont tendues et il sera difficile de rétablir la confiance.

Rien ne va plus entre Athènes et Berlin. Le gouvernement allemand ne cherche même plus à cacher son exaspération face à Alexis Tsipras. Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a donné le ton il y a quelques jours en accusant la Grèce d’avoir détruit la confiance de leurs partenaires européens. Et l’apôtre de la rigueur d’ajouter : personne ne sait ce que les Grecs veulent vraiment.

La réponse d’Athènes ne s’est pas fait attendre. Wolfgang Schäuble s’est vu caricaturer en uniforme nazi par un journal satirique. Et le gouvernement allemand est confronté à une demande de réparation pour des crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale. Un dossier considéré comme clos par les autorités allemandes qui attendent de la Grèce des précisions sur le calendrier des réformes promises.

Merkel et Tsipras sous pression

D’après la presse conservatrice, le Premier ministre grec doit faire attention ce lundi, car il se trouve en terrain hostile. Le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung croit utile de rappeler à Alexis Tsipras que l’Union européenne n’est pas le Far West. Die Welt, de son côté, qualifie le Premier ministre de « hors-la-loi qui doit rencontrer une chancelière considérée comme toute-puissante. L’Europe entière a les yeux tournés vers Berlin », écrit le quotidien.

Angela Merkel et Alexis Tsipras seront donc sous pression pour leur première rencontre en tête à tête, même s’ils affirment officiellement le contraire. La chancelière allemande demande à son homologue grec des engagements fermes pour réaliser des réformes promises.

Même les sociaux-démocrates, en coalition avec la CDU d’Angela Merkel, commencent à perdre patience avec la gauche grecque. Leur chef de file au Bundestag, Thomas Oppermann, a haussé le ton ce week-end : « Je veux savoir une fois pour toutes si la Grèce est prête ou non à passer aux réformes », a-t-il martelé. Il n’est pas sûr qu’Alexis Tsipras puisse répondre à cette question lors de sa visite à Berlin. La rencontre est prévue à 16h TU. Alexis Tsipras doit s’attendre à un accueil plutôt froid.

Eviter une sortie de la zone euro

Apaiser les tensions, voilà donc l’objectif affiché de cette première rencontre. Au-delà de la guerre des mots, les gouvernements grec et allemand se retrouvent sur un point : éviter à tout prix le « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro.

Sur le plan économique, Alexis Tsipras a fini par céder. Lors d'un mini-sommet la semaine dernière à Bruxelles, il s'est engagé à présenter dans les plus brefs délais une liste complète de réformes. Parallèlement, la Commission européenne met à la disposition d'Athènes 2 milliards d'euros, provenant de fonds structurels non utilisés. Cet argent servira à financer les secteurs de l’économie créateurs de croissance et d’emplois. Mais pour rester à flot, l'Etat grec a besoin de plus de 7 milliards d'euros. Et le déblocage de cette somme dépend des ministres des Finances de la zone euro.

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