Pour l'Equateur, la justice est «tardive» pour Julian Assange

Cela fait plus de 1 000 jours que Julian Assange est réfugié dans les locaux de l’ambassade équatorienne à Londres. Le fondateur de Wikileaks refuse de sortir. Accusé de viols en Suède, il craint aussi d’être extradé vers les Etats-Unis, en raison des révélations publiées sur le site internet qu'il a créé. La situation, longtemps figée, évolue aujourd'hui. Le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patiño, a répondu aux questions de RFI.

De notre correspondant en Equateur,

Le ministre équatorien des Affaires étrangères Ricardo Patiño s’est félicité de la décision de la justice suédoise d’accepter d’interroger Julian Assange dans les locaux de l’ambassade. Il a qualifié cette décision de « tardive » mais « bienvenue ». Le ministre a regretté qu’il ait fallu près de trois ans pour que la justice suédoise accepte de se déplacer à Londres alors que l’Equateur a toujours été en faveur de cette solution ou de l’organisation d’une vidéoconférence.

Il aura apparemment fallu que les délits sexuels reprochés à Assange soient proches de la prescription pour que les choses bougent. Le ministre équatorien des Affaires Etrangères a tout de même précisé que pour lui « la justice qui arrive trop tard, ce n’est plus de la justice ». Il n’a pas exclu que la justice internationale ou le Conseil des droits de l’homme des Nations unies puisse être saisis pour la violation des droits de Julian Assange.

Assange pourrait-il bientôt sortir ?

Assange a toujours dit qu’il souhaitait témoigner mais il pourrait aussi décider qu’attendre la prescription est plus sûr. S’il accepte de répondre aux enquêteurs, les autorités anglaises devront aussi donner leur feu vert. On peut penser qu’après avoir déjà dépensé 15 millions de dollars, selon le ministre Patiño, pour assurer le contrôle de l’ambassade 24 heures sur 24, Londres souhaite également la fin de cet imbroglio juridique. Pour qu’Assange puisse quitter l’ambassade équatorienne, il faut que la Grande-Bretagne lui décerne un sauf-conduit mais avant, il faudrait aussi que la Cour Suprême de Suède déroge la demande d’extradition contre Assange. C’est la crainte d’une extradition imminente qui avait poussé le journaliste australien, Julian Assange, à se réfugier dans l'ambassade équatorienne. Bref, la situation ne semble plus bloquée mais n’est pas encore résolue pour autant.

Le ministre équatorien des Affaires Etrangères espérait parler à Julian Assange cette semaine pour savoir s’il acceptait de répondre aux enquêteurs. Il a précisé que, chaque fois qu’il l’a vu, il a trouvé Assange en forme, travaillant, faisant de la boxe, tirant partie du petit espace qui a été aménagé pour lui dans l’ambassade et recevant des visites médicales régulières. Selon le ministre équatorien Ricardo Patiño, Assange est bien mieux à l’ambassade que dans un cachot aux Etats-Unis.
 

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